Tintín y los Pícaros

Histoire

Dernier album achevé du maître dont l'écriture et la mise en forme auront pris plus de dix ans. L'attente pour le lecteur se fait de plus en plus longue entre chaque nouvelle aventure ! Sombre histoire de vengeance avec prise d'otages sur fond de guérilla, Tintin et les Picaros (1976) marque le retour de Tintin au San Theodoros, le pays de l'Oreille Cassée. Hergé y risque un constat doux amer, tendant à faire croire que tout en ce monde n'est que mascarade.

Haddock, renonçant au whisky (grâce à une invention de Tournesol !) ; Nestor espionnant aux portes ; Milou supplanté par le chat de Moulinsart ; Séraphin Lampion jouant un rôle positif ; Alcazar ridiculisé par son épouse, une virago de la pire espèce : l'évolution du monde de Tintin est plus révolutionnaire que l'abandon des pantalons de golf pour les jeans !

Pas de référence pilaire dans le titre de l'album

Au départ l'album devait s'appeler Los Bigotoudos puis Tintin et les Bigotoudos, le mot Bigotoudos renvoyant à Bigotudo qui signifie moustachu en espagnol.

" Tintin et les Bigotudos " - Détail extrait du crayonné d'une planche publiée dans le " Journal Tintin " du 28 octobre 1975 - Mine de plomb sur papier à dessin 365 x 550 mm (image entière) - Coll. Studios Hergé
" Tintin et les Bigotudos " - Strips extraits du crayonné d'une planche publiée dans le " Journal Tintin " du 7 octobre 1975 - Coll. Studios Hergé
" Tintin et les Bigotudos " - Détail extrait du crayonné d'une planche publiée dans le " Journal Tintin " du 7 octobre 1975 - Coll. Studios Hergé
" Tintin et les Bigotudos " - Croquis d'attitude pour la dernière case d'une planche publiée dans le " Journal Tintin" du 23 septembre 1975 - Coll. Studios Hergé

La première vignette

Hergé avait imaginé au départ un paysage estival pour la première vignette de l'album avec la floraison des arbres. Mais il a pu compter sur la vigileance des coloristes qui ont relevé une erreur d'espace temps vu que l'action était censée se dérouler en février, carnaval oblige ! Errare humanum est mais elle fut corrigée !

Une histoire de pantalon

Pour la première fois, Tintin quitte ses éternels et emblématiques pantalons de golf pour enfiler des jeans marrons évasés. Dans les années 70, comme le disait Hergé, tout fout le camp ! Beaucoup de lecteurs reprocheront à Hergé ce changement d'apparence !

Un sigle qui en dit long

Tintin apparaît avec une marque de reconnaissance - le sigle « peace and love » sur son casque (signe de reconnaissance dans les années 60 repris par les hippies et symbolisant la paix) ! Surprenant pour un personnage taxé de conservatisme, mais Tintin est-il si conservateur que cela ?

Et de toute façon, les esprits évoluent ! Ce sigle a été inventé par le graphiste britannique Gerald Holtom lors d'une manifestation en 1958 contre une usine d'armements nucléaires.

Poison

Décidément cet album est celui du changement. Le Capitaine HADDOCK ne supporte plus le whisky et, contre son gré, perd sa sympathique intempérance. Les insultes qui ont contribué à sa légende se sont raréfiées singulièrement.

Archibald : ridicule

Il faut attendre le 23e album pour connaître le prénom du Capitaine « Archibald » à l'occasion d'un dialogue quelque peu surréaliste où Tintin rappelle au Capitaine commotionné son nom et prénom.

Hergé avait établi une liste de 17 prénoms parmi lesquels il a préféré Archibald à Marmaduke - comme on peut le voir au Musée Hergé !

Nestor nobody is perfect

L'immuable NESTOR révèle des faiblesses. Sans doute par mimétisme, il s'adonne à la boisson. Indiscret, il écoute aux portes. Surpris par le Capitaine, son embarras n'en est que plus accablant. Sur cette image indigne de son passé, Nestor quitte la scène (il reviendra sous forme de croquis dans L'Alph Art).

Pourquoi lui faire rater sa sortie ?

Chien-chat

Milou aurait-il perdu le statut de préféré ? Milou est-il détrôné dans l'affection de son maître par le chat du château ? Il n'a cependant pas perdu son penchant pour l'alcool et l'ivresse.

Tintin chez les Mayas - un temple maya ou pyramide paztèque ?

Tintin n'a pas été au Mexique mais pour dessiner sa pyramide « paztèque », dans Tintin et les Picaros, Hergé s'inspire d'une pyramide maya se trouvant au Yucatan dans le Sud du Mexique. Cette pyramide est autrement nommée le Castillo de Kukulcan qui domine de ses 30 mètres de hauteur le vaste site de Chichen Itza.

Bien que la dernière aventure achevée des Aventures de Tintin se déroule dans un état imaginaire de l'Amérique du Sud - le San Theodoros - , Hergé n'hésite pas à mélanger les genres et de faire des sauts dans l'espace pour reconstituer un univers homogène d'inspiration latino-américaine à partir d'éléments hétéroclites.

Carnaval - un peu de tout

Hergé imagine un groupe folklorique imaginaire, les " Joyeux Turlurons ". Hergé avait dans ses archives plusieurs documents rangés sous " Cortèges Carnaval " dont les célèbres Gilles de Binche sur lesquels il s'est très partiellement basé pour les Turlurons. Il faut y voir aussi l'influence des Blancs Moussis, de Stavelot, et les Chinels de Fosses-la-Ville, trois localités belges.

Coïncidence ou heureux hasard, Castro profite aussi des fêtes du Carnaval pour l'attaque la caserne de la Moncada en vue de renverser le dictateur Batista, le 26 juillet 1959. Petit détail amusant : depuis 1991 existe une société des Turlurons, à Louvain-la-Neuve, la ville qui accueille le Musée Hergé !

Apparition d'un gaulois et d'autres célébrités

Des personnes déguisées en Astérix (Goscinny et Uderzo lui renverront l'ascenseur dans Astérix chez les Belges avec une apparition des Dupondt), Snoopy, Donald Duck et Mickey Mouse apparaissent dans les planches 54, 59 et 60.

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